Volume 2 : Nº 2, avril 2005
SUJETS SPÉCIAUX
RECHERCHE ORIGINALE : RÉSUMÉ D'ARTICLE PRÉSENTÉ À LA 19e CONFÉRENCE NATIONALE POUR LA PRÉVENTION ET LE CONTRÔLE DES MALADIES CHRONIQUES
Le dépistage du cancer
colorectal dans l'État de Washington : les prédicteurs du dépistage à jour
et les explications de l'absence de dépistage
Peggy Hannon, Jeffrey Harris, Diane Martin, Juliet VanEenwyk, Deborah
Bowen
Référence suggérée pour cet article: Hannon P, Harris J, Martin D,
VanEenwyk J, Bowen D. Le dépistage du cancer
colorectal dans l'État de Washington : les prédicteurs du dépistage à jour
et les explications de l'absence de dépistage [résumé]. Prev
Chronic Dis [publication en série en ligne] Avril 2005 [date de la référence].
Disponible sur l'internet : URL :
http://www.cdc.gov/pcd/issues/2005/
apr/04_0142e_fr.htm.
ÉVALUÉ PAR LES PAIRS
Thème : Déterminants sociaux des iniquités de santé
L'objectif de cette étude était d'identifier les prédicteurs du dépistage
à jour du cancer colorectal dans l'État de Washington et d'examiner les
raisons des participants de ne pas se faire tester.
Nous avons analysé les données du 2002 Behavioral Risk Factor
Surveillance System (Système de surveillance des facteurs de risque liés
au comportement de 2002) pour les habitants de l'État de Washington, âgés de
50 ans ou plus (N = 2 109). Pour que le dépistage du cancer colorectal soit
à jour, il fallait, selon la définition donnée dans l'étude, que le patient
ait eu un test de dépistage du sang occulte fécal au cours de l'année passée
et/ou une sigmoïdoscopie ou une colonoscopie au cours des cinq dernières
années. On demandait aux participants qui n’avaient pas de test de dépistage
du sang occulte fécal, ni d'endoscopie à jour quelle était leur raison
principale de ne pas se faire tester.
Globalement, 51,9 % de l'échantillon de participants déclarèrent qu'ils
avaient un test de dépistage du cancer colorectal à jour (test de dépistage
du sang occulte fécal : 25,8 % ; endoscopie : 42,8 %). Les analyses à une
variable mirent en évidence plusieurs caractéristiques démographiques
étroitement liées au statut du dépistage, dont les suivantes : race blanche
(P = 0,04), âge supérieur ou égal à 65 ans (P < 0,001), revenu annuel
supérieur à 75 000 dollars US (P < 0,001) et études universitaires (P =
0,02).
Une analyse à plusieurs variables, ajustée en fonction des
caractéristiques indiquées ci-dessus et d'autres variables confusionnelles
(par ex. : sexe, situation de famille), détermina que les participants
avaient bien plus de chances d'avoir un test de dépistage à jour s'ils
avaient une assurance médicale (54,2 % comparé à 16,8 % pour les patients
sans assurance, P < 0,001) et s'ils avaient eu une conversation sur le
dépistage du cancer colorectal avec un prestataire de soins de santé (67,3 %
comparé à 33,4 % pour les participants n'ayant jamais discuté de ce sujet
avec un prestataire de soins de santé, P < 0,001). Les participants avaient
également bien plus de chances d'avoir un test de dépistage à jour s'ils
vivaient dans une grande ville ou dans une zone urbaine (53,0 % comparé à
42,7 % pour les participants vivant dans une petite ville/zone rurale ;
P =
0,05).
La majorité des participants sans test de dépistage à jour expliquaient
qu’ils n’avaient pas subi de test essentiellement parce qu’ils n’étaient pas
au courant de ces tests (53,0 % pour le test de dépistage du sang occulte
fécal ; 46,9 % pour l'endoscopie). D’autres participants déclarèrent que
leur médecin n'avait pas recommandé de test de dépistage (24,8 % pour le
test de dépistage du sang occulte fécal ; 33,3 % pour l'endoscopie).
Relativement peu de participants déclarèrent ne pas vouloir se faire tester
(20,4 % pour le test de dépistage du sang occulte fécal ; 18,1 % pour
l'endoscopie) ou ne pas avoir accès à ces tests (1,8 % aussi bien pour le
test de dépistage du sang occulte fécal que pour l'endoscopie).
Nos résultats indiquent que près de la moitié des habitants de l'État de
Washington à l'âge de se faire tester n'avaient pas de test de dépistage du
cancer colorectal à jour. Le fait d’avoir été mis au courant de ce
dépistage, en particulier au cours d’un entretien avec un prestataire de
soins de santé, était un prédicteur important du dépistage. Ces résultats
concordent avec les rapports publiés sur la base des données de la
National Health Interview Survey (Enquête nationale sur la santé par
interview). Des programmes d'intervention doivent être mis au point pour
renforcer la sensibilisation au dépistage du cancer colorectal et les
recommandations des médecins à ce sujet, en particulier au sein des
populations de patients défavorisés.
Auteur-correspondant : Peggy A. Hannon, PhD, MPH, Chercheuse
scientifique, University of Washington, 1107 NE 45th
St, Suite 200, Seattle, WA 98105, United States. Téléphone : 206-676-7859.
Courriel : peggyh@u.washington.edu.