Volume 5: n° 3, juillet 2008
RECHERCHE ORIGINALE
L'incidence du carcinome
hépatocellulaire aux États-Unis : tendances et disparités au niveau national
sur la période 1998-2003
Faruque Ahmed, PhD, Joseph F. Perz, DrPH, Sandy Kwong, MPH, Patricia M. Jamison, MPH, Carol Friedman, DO, Beth P. Bell, MD, MPH
Référence suggérée pour cet article : Ahmed F, Perz JF, Kwong S, Jamison PM, Friedman C, Bell BP. L'incidence du carcinome hépatocellulaire aux États Unis : tendances et disparités au niveau national sur la période 1998-2003. Prev Chronic Dis 2008;5(3).
http://www.cdc.gov/pcd/issues/2008/
jul/07_0155_fr.htm. Consulté le [date].
ÉVALUÉ PAR LES PAIRS
Résumé
Introduction
Diverses études antérieures révèlent que l'incidence du carcinome hépatocellulaire (CHC) est en augmentation aux États Unis. Toutefois, ces travaux se caractérisent par la pauvreté des informations relatives aux groupes raciaux autres que les populations blanches ou noires.
Méthodes
Nous avons évalué l'incidence du carcinome hépatocellulaire et ses tendances récentes en nous appuyant sur les toutes dernières données nationales collectées par les registres des cancers participant au programme national des registres des cancers (NPCR, National Program of Cancer Registries) du CDC (Centers for Disease Control and Prevention, Centre de surveillance épidémiologique et de prévention des maladies)
et au programme SEER (Surveillance, Epidemiology, and End Results, Surveillance, épidémiologie et survie) du NCI (National Cancer Institute, Institut national du cancer). Les données issues des registres de 38 états et du district de Columbia répondaient à nos critères, soit une couverture de 83 % de la population des États Unis. Nous avons calculé les taux d'incidence ajustés sur l'âge et les pourcentages
annuels de variation sur la période 1998-2003.
Résultats
Les registres utilisé avaient recensé 48 048 cas de carcinome hépatocellulaire, soit 3,4 cas annuels pour 100 000 habitants), sur la période étudiée. Soixante-quinze pour cent de ces cas touchaient la population blanche. L'incidence s'est avérée 1,7 fois plus élevée dans la population noire que chez les Blancs, tandis que pour les Asiatiques et Hawaïens de souche ou autres Océaniens elle est apparue 4 fois
supérieure à celle enregistrée chez les Blancs. Les Hispaniques se révèlent exposés à un risque 2,5 fois plus grand que les Non-hispaniques. En ce qui concerne les sous-groupes des populations asiatiques et hawaïennes/océaniennes, c'est chez les individus d'origine vietnamienne et coréenne que l'on a retrouvé la plus forte incidence. Toutes races et ethnies confondues, les pourcentages annuels de variation étaient
de 4,8 % chez les hommes et 4,3 % chez les femmes (P < 0,05). Le pourcentage annuel de variation le plus important s'observe dans la tranche d'âge 45-59 ans (9,0 %, P < 0,05). Ce même paramètre s'avère statistiquement inchangé dans les populations asiatiques et hawaïennes/océaniennes.
Conclusion
Nous documentons ici l'envol de l'incidence du carcinome hépatocellulaire aux États Unis sur une période où l'incidence globale du cancer connaissait une stabilisation. Pour une meilleure caractérisation des tendances et une orientation plus pertinente de la planification et de l'évaluation des programmes de prévention, il est indispensable que les nouveaux cas de carcinome hépatocellulaire fassent l'objet d'enquêtes
étiologiques spécifiques.