Volume 5 :
N° 1, Janvier 2008
SUJETS SPÉCIAUX
Manger, un comportement automatique
Deborah A. Cohen, MD, MPH, Thomas A. Farley, MD, MPH
Référence suggérée pour cet article : Cohen DA, Farley TA. Manger, un comportement automatique. Prev Chronic Dis 2008;5(1). http://www.cdc.gov/pcd/issues/2008/
jan/07_0046_fr.htm.
Consulté le [date].
ÉVALUÉ PAR LES PAIRS
Résumé
L'expansion continuelle de l'épidémie d'obésité à une époque où l'on ne manque aucune occasion de stigmatiser l'obésité devrait nous inciter à remettre en question la thèse selon laquelle des individus, dûment informés et motivés, peuvent parvenir à réduire leur consommation alimentaire sur le long terme. Une autre
perspective consiste à concevoir l'acte de manger comme un comportement automatique sur lequel l'environnement a un empire plus redoutable que n'en a la volonté humaine. Un comportement automatique est un comportement inconscient, non intentionnel, qui tend à échapper à tout contrôle et se concrétise de manière intempestive, voire en ne demandant qu'un
effort minimum.
Cette perception de la nutrition comme un comportement automatique est étayée par diverses études démontrant l'impact du contexte environnemental et de la présentation de la nourriture sur l'alimentation. La quantité de nourriture ingérée est fortement influencée par le volume de la portion, la visibilité et la mise en relief de l'aliment et la
facilité d'obtention de la nourriture. En outre, les gens ont rarement conscience de la quantité de nourriture qu'ils ont ingérée et de l'impact de l'environnement sur leur alimentation. Cette nouvelle conception de l'alimentation comme un comportement automatique, par opposition à la théorie de la capacité d'autorégulation supposée de l'être
humain, a de lourdes implications sur notre réponse à l'épidémie d'obésité et suggère que l'accent doit davantage être mis sur la refonte de l'environnement alimentaire que sur l'éducation nutritionnelle.