Volume 4 : Nº 3,
juillet 2007
RECHERCHE ORIGINALE
Dépistage des risques de diabète chez les femmes en âge de procréer, effectué par ordinateur dans un établissement de soins primaires ; faisabilité et acceptabilité d’une telle méthode de dépistage et validité de l’évaluation des risques sur la base du poids autorapporté
Shazia Hussain, MPH, Martina Taylor, MPH, Eve Waltermaurer, PhD, Jeanne McCauley, MD, MPH, Daniel E. Ford, MD, MPH, Jacquelyn C. Campbell, PhD, RN, FAAN, Louise-Anne McNutt, PhD
Référence suggérée pour cet article : Hussain S, Taylor M, Waltermaurer E, McCauley J, Ford DE, Campbell JC, McNutt LA. Dépistage des risques de diabète chez les femmes en âge de procréer, effectué par ordinateur dans un établissement de soins primaires ; faisabilité et acceptabilité d’une telle
méthode de dépistage et validité de l’évaluation des risques sur la base du poids autorapporté. Prev Chronic Dis [publication en série en ligne]
juillet 2007 [date de la référence]. Disponible sur Internet : http://www.cdc.gov/pcd/issues/2007/
jul/06_0044_fr.htm.
ÉVALUÉ PAR LES PAIRS
Résumé
Introduction
L'obésité, qui est un problème majeur de santé publique, constitue le principal facteur de risque de diabète pouvant être modifié. Il est donc recommandé de discuter de l’obésité et des risques de diabète au cours des visites de soins primaires. Mais, en raison des contraintes de temps, il est souvent difficile pour les prestataires de
soins de le faire. L’objectif de cette étude était de déterminer si la technologie pouvait permettre de simplifier l’évaluation des risques et de consacrer ainsi plus de temps à l’éducation des patients. Nous avons également testé la validité du poids autorapporté pour l’évaluation des risques de diabète.
Méthodes
Nous avons recruté des femmes anglophones, âgées de 18 à 44 ans, venues pour une visite médicale dans un établissement de soins primaires entre juillet et octobre 2003. Les femmes participant à l'étude ont répondu à un questionnaire auto administré sur ordinateur, visant à recueillir les informations suivantes : poids, taille,
antécédents familiaux de diabète, niveau d’exercice, temps passé à regarder la télévision et consommation quotidienne de fruits et légumes. On a comparé le poids autorapporté à celui effectivement constaté sur la balance pour déterminer l’effet de ce facteur sur les résultats du test Diabetes Risk Test (DRT)
[Test des risques de diabète] de l’American Diabetes Association (Association américaine du diabète). Nous avons utilisé les valeurs données par la balance comme étalon pour déterminer la sensibilité et la spécificité du poids autorapporté.
Résultats
On a recueilli des informations complètes pour 231 femmes, y compris 214 femmes sans antécédents de diabète diagnostiqué. En comparaison avec les résultats du DRT (déterminés par le poids donné par la balance), les résultats du questionnaire (déterminés par le poids autorapporté) présentaient une sensibilité de 93,9 %
(intervalle de confiance [IC] à 95 %, 85,2 %–97,6 %) pour un risque élevé de diabète et de 90,4 % (IC à 95 %, 83,3 %–94,7 %) pour un risque modéré. La spécificité du DRT auto administré pour tout risque de diabète était de 97,8 % (IC à 95 %, 88,4 %–99,6 %). Environ la moitié des femmes ont rapporté avoir
discuté de nutrition et d’exercice physique avec leurs prestataires de soins.
Conclusion
Les professionnels des soins peuvent offrir une éducation et des conseils personnalisés sur le diabète sur la base des informations recueillies par des questionnaires auto administrés sur ordinateur. En général, le poids autorapporté par les patientes n'avait pas nettement faussé l'estimation des risques de diabète.