Volume 4 :
n° 2, avril 2007
ÉTUDE DE CAS COMMUNAUTAIRE
Développement et mise en place d'une politique antitabac globale au sein d'une autorité sanitaire régionale canadienne.
Diane Kunyk, RN, MN, Charl Els, MBChB, FC Psych, MMed Psych, Gerry Predy MD, FRCPC, Mary Haase, RN, PhD
Référence suggérée pour cet article : Kunyk D, Els C, Predy G, Haase M. Développement et mise en place d'une politique antitabac globale au sein d'une autorité sanitaire régionale canadienne. Prev Chronic Dis [publication en série en ligne] avril 2007 [date de la référence]. Disponible sur Internet : http://www.cdc.gov/pcd/issues/2007/
apr/06_0095_fr.htm.
ÉVALUÉ PAR LES PAIRS
Résumé
Historique
Les politiques antitabac sont indispensables dans les différents cadres de soins de santé afin de protéger patients, employés, médecins, visiteurs et volontaires des dangers du tabagisme passif. Le présent rapport décrit le processus de développement et de mise en place d'une politique antitabac globale au sein d'une autorité sanitaire régionale
canadienne.
Contexte
Capital Health (CH), est une autorité sanitaire à la tête d'un effectif de 30 000 employés, qui est au service de 1,6 million de personnes, gère 18 hôpitaux et établissements de soins primaires, 33 établissements de soins continus, 29 centres de santé publique et 9 établissements de soins communautaires. CH a récemment pris conscience de la nécessité d'une révision de sa politique antitabac compte tenu de l'absence d'uniformité des règlements intérieurs régissant l'usage du tabac dans les locaux des différents organismes dont
elle a la charge. Certains de ces règlements étaient en effet obsolètes, ne reflétant pas l'état actuel des connaissances en matière de risques pour la santé associés à l'exposition au tabagisme passif.
Méthodes
La nouvelle politique établissement sans tabac devait être élaborée et mise en œuvre dans un délai très bref, nécessitant pour ce faire une planification minutieuse et le soutien des patients et de l'ensemble des personnels de CH. L'une des composantes fondamentales de cette nouvelle politique était la prévention du syndrome de sevrage tabagique chez les fumeurs contraints à l'abstinence. Ce plan prévoyait également un processus de dépistage, intervention et orientation conçu afin d'optimiser les bénéfices
en termes de santé tant pour les patients et le personnel fumeurs actifs que pour les fumeurs passifs (dits « non‑fumeurs »).
Conséquences
CH a pris la décision de fermer tous les fumoirs (y compris dans les services de psychiatrie, soins palliatifs, gériatrie, troubles nutritionnels et tuberculose), d'interdire de fumer dans les espaces non fermés (y compris aux abords de l'établissement), de mettre un terme à la vente de produits dérivés du tabac dans les locaux sous le contrôle de la CH, d'exiger un environnement sans tabac pour les visites au domicile des patients et de rejeter toute forme de financement provenant de l'industrie du tabac.
Interprétation
On peut estimer qu'en imposant dans tous ses établissements, de manière uniforme et cohérente, l'interdiction de fumer à l'intérieur comme à l'extérieur, CH contribue à une politique globale de lutte antitabac qui constitue pour une autorité sanitaire régionale une initiative radicale pour la promotion de la santé.