Volume 5 : n° 1, janvier 2008
RECHERCHE ORIGINALE
L'effet de la pratique du «rendez‑vous à bref délai» sur la qualité de la prise en charge du diabète.
JoAnn M. Sperl-Hillen, MD, Leif I. Solberg, MD, Mary C. Hroscikoski, PhD, A. Lauren Crain, PhD, Karen I. Engebretson, BA, Patrick J. O’Connor, MD, MPH
Référence suggérée pour cet article : Sperl-Hillen JM, Solberg LI, Hroscikoski MC, Crain AL, Engebretson KI, O’Connor PJ. L'effet de la pratique du «rendez‑vous à bref délai» sur la qualité de la prise en charge du diabète. Prev Chronic Dis 2008;5(1) [publication en série en ligne] janvier 2008 [date
de la référence]. Disponible sur Internet : http://www.cdc.gov/pcd/issues/2008/
jan/06_0177_fr.htm.
ÉVALUÉ PAR LES PAIRS
Résumé
Introduction
Cette étude analyse l'effet d'un programme de prise de rendez‑vous à bref délai sur la qualité de la prise en charge du diabète.
Méthodes
Cette étude a été conduite dans un centre de médecine de groupe qui compte 240 000 membres suivis dans 17 consultations de premier recours. Les bases de données administratives ont permis d'identifier 7 000 patients de plus de 18 ans atteints de diabète. Pour chaque année de la période 1999‑2001 et pour chacun de ces patients, nous avons calculé
deux aspects du concept de «rendez‑vous à bref délai» : le délai d'attente du rendez‑vous et la continuité de la prise en charge. Nous avons développé trois mesures composites du contrôle glycémique et lipidique, à savoir le processus (pourcentage de patients présentant un taux de dépistage convenable de
l'hémoglobine A1c [HbA1c] et des lipoprotéines de basse densité [LDL]), un contrôle satisfaisant (pourcentage présentant une HbA1c < 8 % et des LDL < 130 mg/dl) et un contrôle excellent (HbA1c < 7 % et LDL < 100 mg/dl), et les avons évaluées sur une base annuelle pour chaque patient. Nous avons fait appel à la régression logistique
à plusieurs niveaux pour prédire les mesures des années 2000 et 2001 (années respectivement d'entrée en vigueur du rendez‑vous à bref délai et suivant celle‑ci) par rapport à 1999 (année précédant l'application du rendez‑vous à bref délai).
Résultats
Après entrée en vigueur du rendez‑vous à bref délai, le délai d'attente s'est réduit, passant de 21,6 jours à 4,2 jours, et la continuité a connu une amélioration de 6,5 % (valeur P < 0,01 dans les deux cas). Le pourcentage de patients présentant une HbA1c < 7 % a augmenté, de 44,4 % à 52,3 %, de même que celui
des patients obtenant un taux de LDL < 100 mg/dl est passé de 29,8 % à 38,7 %. Le renforcement de la continuité s'est avéré prédicteur d'une amélioration du processus (P = 0,01) et des contrôles satisfaisant (P = 0,033) et excellent (P < 0,001). Toutefois, le délai d'attente n'a pas de valeur prédictive significative en
ce qui concerne la mesure du processus (P = 0,62) et de la qualité du contrôle (P = 0,95).
Conclusion
Les mesures de la qualité du contrôle du diabète se sont améliorées dans l'année suivant la mise en application du rendez‑vous à bref délai, mais une meilleure prise en charge n'est pas corrélée avec le raccourcissement du délai d'attente pour voir un professionnel de santé. Toutefois, une amélioration de la continuité de
la prise en charge du diabète est prédictrice d'une amélioration tant du processus que la qualité de celle‑ci.